mardi, novembre 14, 2006

Contemporaine :Les campagnes dans les évolutions sociales et politiques en Europe

Voilà une fiche sur le premier chapitre du livre du CNED. les chapitres suivants viendront ensuite :


Sommaire :

Ch1 : cadres en mutations : paysages et appropriation des territoires
Les grandes lignes des paysages : structures et inflexions.
Les paysages au quotidien : villages et habitats
L’appropriation des paysages

Ch2 : populations et structures sociales
La lente dépopulation des campagnes
La transformation des structures sociales

Ch3 : vivre dans les campagnes : des « sauvages » en « procès de civilisation » ?
Désenclavement, aménagement et acculturation des campagnes : « l’entrée en communication »
La vie quotidienne et l’unité des familles rurales : entre traditions et changements
Manières de vivre ensemble ; religion sociabilité et solidarités dans les campagnes

Ch4 : Au cœur des campagnes : l’agriculture et ses mutations
Première approche quantitativiste : rendements, production, productivité
Une première phase de transformations : le renforcement des systèmes de polyculture-élevage
Les effets des sciences et des techniques sur les pratiques agricoles

Ch5 : heurs et malheurs des marchés : l’évolution économique à l’ère du libéralisme (1830 – 1914)
La modernisation des campagnes : mise en scène et théories économiques
Les campagnes à l’heure du capitalisme

Ch6 : vers la structuration du monde agricole
Les premières formes d’encadrement de l’agriculture ( 1830 – années 1880)
La structuration d’un champ socioprofessionnel autonome

Ch7 : Les campagnes et le pouvoir au 19e s : Au rendez-vous de la politisation
Regard sur les évolutions nationales : la politique au-dessus des campagnes ?
La politisation du monde rural : des processus variés
Vecteurs et acteurs de la vie politique

Ch8 : des campagnes réactives
Persistances de formes traditionnelles de contestation
Rébellions politiques
Problèmes agraires et mouvements paysans des années 1870 à la veille de la Première Guerre Mondiale.

Ch9 : le passage d’un siècle à l’autre
Les campagnes et la première guerre mondiale
L’avènement des extrémismes politiques : communisme et fascisme aux champs/

Conclusion : Au-delà de la réaction.


Introduction

Question au concours issue d’un retournement historiographique, renouveau de l’histoire rural qui caractérise ces 10 dernières années.
Sur la période et le territoire couvert, les processus d’évolution diffèrent dans leurs modalités et leurs rythmes ; comparatisme nécessaire, permettant de relativiser la singularité de la situation française dans l’espace européen. Enjeu du concours contraint à la synthèse un objet de recherches.








Ch1 : cadres en mutations : paysages et appropriation des territoires

Les grandes lignes des paysages : structures et inflexions.

Des paysages agraires en extension

L’évolution des paysages agraires
19e s : des terres incultes sont mises en valeur pour nourrir une pop. plus nombreuse et mettre en pratique les découvertes scientifiques. Importance des landes en Bretagne. Modification du paysage viticole avec la crise du phylloxéra. Hantise de la famine = croissance de la culture de pommes de terre. Transformations agronomiques liées aussi au progrès technique. Assèchement des marais se poursuit. Betterave sucrière dans le NE de la France. Extension des sites agraires en Allemagne, augmentation du rendement.
Des régions plus traditionnelles : l’arc méditerranéen. « archaïsme agricole péninsulaire » en ce qui concerne l’Espagne. En fait : pas de processus uniforme : on s’adapte à la modernisation. Espagne : la Galicie se spécialise dans l’élevage. Landes et Sologne sont plantées de grands massifs résineux.
Révolution agricole initiée par les grands propriétaires transforme les campagnes et l’agriculture en lui donnant une plus grande capacité nourricière.

Des paysages agraires hérités
Structure agraire d’enclos en Europe de l’Ouest de l’Espagne à la Scandinavie. Openfield au Nord-Est de la France, une grande partie de l’Allemagne. Bocages à l’Ouest de la France et Nord Nord/Ouest de l’Espagne. Champs ouverts au Sud de l’Italie et au reste de l’Espagne. Progrès des systèmes d’assolement en Toscane. Aménagement des systèmes d’irrigation permet dvlp des rizières en Italie.
Plusieurs types d’assolement : biennal, triennal, quadriennal (une jachère, trois récoltes de grains), sans jachères, avec cultures industrielles et fourragères, et le pâtis.

L’usage accru de l’eau
Surtout en Italie dans la plaine Lombarde : les 9/10e du sol cultivé sont gagnés par les mains de l’homme. Progrès modestes en Espagne avant le plan Gasset de 1902. Réorganisation du système hydraulique allemand permet d’éviter des inondations,assécher marécages et irriguer des prairies.

Des paysages marqués par l’industrie

Importance l’artisanat et de la proto-industrie. Occupations saisonnières de paysans, dans chaque village, impliquant un bâti particulier. Forge, moulin a eau (permet le développement de la coutellerie à Thiers par ex.) et vent

Des paysages qui s’ouvrent : les effets de la révolution des transports

Les routes, les rivières et les canaux
Désenclavement du monde rural, transformation visuelle et sonore du paysage. Réduction des temps de voyage. 2600 kms de fleuves entre 1815 et 1870.

Les chemins de fer
1840 : seule la Grande-Bretagne a un réseau important. 1880 en Allemagne et en France (plan Freycinet de 1879). Faiblesse du réseau en Italie et en Espagne. Participe au changement de paysage et à la spécialisation agricole.

Les paysages au quotidien : villes, villages et habitats

Un tissu de villages diversifiés

Typologie des villages
Village = cadre de vie commun des ruraux. Diversité des villages européens en fonction de leur activité principale ; distinction villages à habitat totalement groupé, moyennement groupé, habitat dispersé.
« Village rue », « village en étoile », « village linéaire » => plan linéaire
« Village tas » ou « en lisière », « nébuleuse », « quadrillé » => plan ramassé.

Des pôles structurants : bourgs et petites villes
Bourg représente le monde extérieur pour la société rurale. Possédé par un grand propriétaire dont les habitants cultivent le domaine. Petites villes de province développent un rôle de commandement sur les campagnes.

L’habitat rural traditionnel
Fonction des structures sociales mais aussi des formes d’exploitation du sol. Cf bassin Parisien => domination de la grande ferme avec cour centrale. On peut lire la hiérarchie sociale par l’habitat. Pauvreté de l’habitat paysan début 19e : des ruraux sont plus pauvres encore : bûcherons, charbonniers, hommes des marais, personnes âgées, métayers expulsés…

Lieux de sociabilité et de pouvoirs
Dvlpt des cabarets et cafés, des relais de poste. On fait parfois construire de nouveaux châteaux. Eglises, temples, parfois synagogues peuvent coexister en Alsace. Eglise caractérise.

Les bâtiments et constructions liées aux évolutions économiques.
Construction de gares dans les villes et bourgs. Voies et rails, tunnels. Ecluses et maisons d’éclusiers, phares apparaissent. On crée des fermes modèles en France, en Allemagne.

Lavoirs, fontaines, mairies et écoles
Rareté de l’adduction d’eau :importance du lavoir (lieu de sociabilité). Fontaine = orgueil de la République. Mairie-école = un nouveau décor civil, lié aux lois Ferry.

L’appropriation des paysages

Villages perçus du « chez moi » à la Nation

Le « village des villageois »
Analyse de Ronald Hubscher sur l’espace vécu. Le lointain, c l’inconnu, là où on a jamais été : le département voisin comme le pays étranger. Espace de transition : villages voisins, où on va pour les foires, marchés, relations affectives. Le chez-soi = espace de vie, de travail (les terres). Perception du paysan différente de celle du châtelain, notaire, instituteur, curé… Perception du château = la soumission.
Routine liée au poids des saisons.
Perception du monde environnant, espace du sacré et du profane -> la paroisse délimite un monde connu.


L’unification : un processus d’intégration à la nation
France et Espagne sont déjà des Etats-Nations constitués, Allemagne et Italie en cours de réalisation.
Eugen Weber (1977) parle de ruraux attardés, sauvages, ayant vécu dans un système clos intégrant la nation entre 1870 et 1914 en France
Espagne : Borja Riquer y Permanyer parle de la faiblesse du système de construction nationale au 19e s.
Unification qui est d’abord linguistique, même si forte résistance basque et catalane en Espagne. Importance de la diffusion de la presse, de la conscription… Maillage administratif : nombreux textes de réglementations, enquêtes. Désenclavement par les transports, des télécommunications (télégrammes fin 19e s.)

Des cadastres aux regards des élites

Les hommes et la terre : propriété et cadastres.
La propriété est un enjeu crucial des sociétés rurales. Domination de la grande propriété aristocratique.
Cadastration en France codifiée par la loi de 1807.

Les politiques et les « experts » face au paysage rural.
Diffusent différent type de discours = la tradition, un paysage naturel etc… exaltation du progrès… Hygiénistes en font une lecture misérabiliste.

Des paysages vécus et idéalisés

Le paysage sonore
On repère au son : le lieu de travail (bûcheron, forgeron, maréchal-ferrant…), une chasse (aboiements), le passage de la diligence, puis du train… On décode les bruits du monde animal.
La cloche structure les campagnes : cf l’Angélus de Millet. Rythme la vie rurale, les temps de la vie (baptême, mariage, mort). Sonnerie = langage d’annonce (feu, guerre, épidémie) ; Pouvoir de sonner = enjeu de luttes villageoises.


Les paysages idéalisés : récits de voyages et romans
Allemagne : on revient aux sources en glorifiant l’Allemagne populaire éternelle.
France : romantisme plus tardif (Lamartine, Hugo). Cf. Comédie humaine de Balzac, Sand La Mare au Diable, Mérimée (la Corse) dans Colomba et Carmen, Zola (naturalisme) La Terre.

Iconographie des paysages ruraux
Paysages donnant une vision naturaliste face à la révolution industrielle et l’urbanisation, ancrant les campagnes dans un « âge d’or ». On honore la terre nourricière. Courbet évoque l’importance de la question sociale dans la vie rurale. JF Millet, de l’école de Barbizon, s’attache à retracer les travaux des champs, dans une dimension réaliste. Photographie reprend d’abord rôle de la peinture (mises en scène, nostalgie).

Conclusion
Les paysages ne sont pas immuables, les campagnes pas immuables, une modernisation se profile. La période est celle d’un désenclavement progressif.

2 Comments:

Blogger Johanna said...

salut, regarde moi ceci, c marrant... presque...

http://www.dailymotion.com/video/x72d4_le-vrai-sarkozy

http://sarkostique.over-blog.com/article-4512267.html

4:03 PM  
Blogger Denis said...

ouais... parler de la campagne nous éloigne des campagnes... bref.

1:30 AM  

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